Monde pourri !
Publié le 7 Avril 2009
D'habitude, je suis d'un naturel plutôt positif. Mais là moi j'vous l'dis, mon bon monsieur, ma bonne dame, nous vivons dans un monde pourri !
Depuis une semaine, nous parlons à la maison de la sortie scolaire de ce matin pour Jade. Timothée est jaloux, ce qui est bien normal, lui aussi il aimerait aller au spectacle. Et Jade est ravie d'aller au théâtre avec tous ses copains d'école. La maîtresse de Jade, qui est aussi la directrice de l'école élémentaire, a organisé la sortie et bien veillé à ce que ce soit accessible pour ma fille.
Pour ne pas changer, c'est moi qui m'y colle pour le transport, mais de bonne grâce, car ça ne me dérange pas. Donc rendez-vous ce matin avant 10 heures à la salle de spectacle (dans un grand centre commercial de ma ville). Nous nous présentons donc au théâtre à 9 h 45.
Derrière le comptoir, une femme au visage sombre, et un homme agressif et malaimable. Et devant le comptoir, l'instit de Jade très embêtée. Parce que le spectacle des enfants, il est prévu dans la petite salle. Et que la petite salle n'est pas accessible pour les personnes handicapées. La seule salle accessible, c'est la grande, mais pas question d'y faire le spectacle, puisqu'il est prévu dans la petite, etc....
Qu'à cela ne tienne, je propose de prendre Jade dans mes bras, et de l'asseoir sur mes genoux.
"Pas question !... blablabla... pas aux normes... blablabla... assurances.... blablabla... en cas d'incendie... blablabla... illégal..." Bref : NON ! Dégagez, vous la gosse en fauteuil, et sa mère qui veut nous faire faire des choses interdites. Vade retro !
Jade a vu arriver tous ses camarades de classe, elle leur a dit bonjour, et elle a compris qu'elle devait partir... Ailleurs.... Une déception énorme ! Comme jamais elle n'en avait eue. Elle s'est pris le truc de plein fouet, en plein coeur, sans aucune préparation. Et moi pareil.
Nous sommes parties toutes les deux, chialer dehors.
Je comprends le "couac" au niveau organisation, ce n'est pas ce qui fait le plus mal. C'est vrai que ce n'est pas naturel, quand on n'a pas l'habitude, de vérifier et revérifier et vérifier trois fois, en rappelant les gens, en décrivant le fauteuil, pour être sûre que tout le monde a bien compris, etc... Non, ce qui fait le plus mal, c'est d'avoir des robots en face de soi, pas des humains.
Si encore les gens de la salle avaient manifesté la moindre émotion, la moindre compréhension, une once de sentiment... mais ce béton froid qui leur servait de visage était pire que d'empêcher Jade de voir le spectacle avec ses camarades. Ils nous ont foutues à la porte, comme des malpropres, sans un mot d'excuse, sans... rien d'humain.
Nous vivons dans un monde où, avant de bouger, chacun appelle son avocat, pour se protéger. On vit dans un monde où on ne peut pas donner du Doliprane sans un formulaire en trois exemplaires signés par une spécialiste de Garches, parce que le médecin scolaire ne veut pas en prendre la responsabilité. Et où je ne peux même pas prendre ma gosse sur mes genoux pour qu'elle assiste à un spectacle scolaire.
C'est ce que je vous dis... un monde pourri !
Au final, Jade et moi avons fait les magasins ensemble... Nous nous sommes promenées en filles, léchant les vitrines, achetant des doudous tout doux pour adoucir notre peine, grignotant des bonbons pas bons pour les dents mais bons pour le moral, et achetant des DVD tout neufs à regarder ensemble ce soir, avec Timothée...
Et puis je l'ai emmenée à l'école à l'heure de la cantine, pour qu'elle reprenne le fil de sa journée .
Mais je l'ai vraiment en travers de la gorge.
Macha, entre larmes et colère.
Depuis une semaine, nous parlons à la maison de la sortie scolaire de ce matin pour Jade. Timothée est jaloux, ce qui est bien normal, lui aussi il aimerait aller au spectacle. Et Jade est ravie d'aller au théâtre avec tous ses copains d'école. La maîtresse de Jade, qui est aussi la directrice de l'école élémentaire, a organisé la sortie et bien veillé à ce que ce soit accessible pour ma fille.
Pour ne pas changer, c'est moi qui m'y colle pour le transport, mais de bonne grâce, car ça ne me dérange pas. Donc rendez-vous ce matin avant 10 heures à la salle de spectacle (dans un grand centre commercial de ma ville). Nous nous présentons donc au théâtre à 9 h 45.
Derrière le comptoir, une femme au visage sombre, et un homme agressif et malaimable. Et devant le comptoir, l'instit de Jade très embêtée. Parce que le spectacle des enfants, il est prévu dans la petite salle. Et que la petite salle n'est pas accessible pour les personnes handicapées. La seule salle accessible, c'est la grande, mais pas question d'y faire le spectacle, puisqu'il est prévu dans la petite, etc....
Qu'à cela ne tienne, je propose de prendre Jade dans mes bras, et de l'asseoir sur mes genoux.
"Pas question !... blablabla... pas aux normes... blablabla... assurances.... blablabla... en cas d'incendie... blablabla... illégal..." Bref : NON ! Dégagez, vous la gosse en fauteuil, et sa mère qui veut nous faire faire des choses interdites. Vade retro !
Jade a vu arriver tous ses camarades de classe, elle leur a dit bonjour, et elle a compris qu'elle devait partir... Ailleurs.... Une déception énorme ! Comme jamais elle n'en avait eue. Elle s'est pris le truc de plein fouet, en plein coeur, sans aucune préparation. Et moi pareil.
Nous sommes parties toutes les deux, chialer dehors.
Je comprends le "couac" au niveau organisation, ce n'est pas ce qui fait le plus mal. C'est vrai que ce n'est pas naturel, quand on n'a pas l'habitude, de vérifier et revérifier et vérifier trois fois, en rappelant les gens, en décrivant le fauteuil, pour être sûre que tout le monde a bien compris, etc... Non, ce qui fait le plus mal, c'est d'avoir des robots en face de soi, pas des humains.
Si encore les gens de la salle avaient manifesté la moindre émotion, la moindre compréhension, une once de sentiment... mais ce béton froid qui leur servait de visage était pire que d'empêcher Jade de voir le spectacle avec ses camarades. Ils nous ont foutues à la porte, comme des malpropres, sans un mot d'excuse, sans... rien d'humain.
Nous vivons dans un monde où, avant de bouger, chacun appelle son avocat, pour se protéger. On vit dans un monde où on ne peut pas donner du Doliprane sans un formulaire en trois exemplaires signés par une spécialiste de Garches, parce que le médecin scolaire ne veut pas en prendre la responsabilité. Et où je ne peux même pas prendre ma gosse sur mes genoux pour qu'elle assiste à un spectacle scolaire.
C'est ce que je vous dis... un monde pourri !
Au final, Jade et moi avons fait les magasins ensemble... Nous nous sommes promenées en filles, léchant les vitrines, achetant des doudous tout doux pour adoucir notre peine, grignotant des bonbons pas bons pour les dents mais bons pour le moral, et achetant des DVD tout neufs à regarder ensemble ce soir, avec Timothée...
Et puis je l'ai emmenée à l'école à l'heure de la cantine, pour qu'elle reprenne le fil de sa journée .
Mais je l'ai vraiment en travers de la gorge.
Macha, entre larmes et colère.